Desplanque
C., Rolland C., Michalet R. (1998). Dendroécologie comparée
du sapin blanc (Abies alba) et de l'épicéa commun
(Picea abies) dans une vallée alpine de France. Canadian
Journal of Forest Research 28: 737-748.
-
TITLE Comparative dendroecological study on
the White Fir and the Norway Spruce in an alpine valley of France (Haute-Tarentaise,
Savoie).
-
LANGUAGE French, with French and English abstracts.
-
SPECIES Picea abies (L.) Karst.,
Abies alba Mill.
-
KEY WORDS Norway Spruce, White Fir, Dendroecology,
Response function, Precipitation, Temperature, Frost, Water stress.
-
MOTS CLES Epicéa, Sapin, Dendroécologie,
Fonction de réponse, Précipitations, Température,
Gel, Stress hydrique.
-
SITES Haute-Tarentaise.
-
ABSTRACT (English)
A comparative dendroecological study was carried out in an alpine valley
of France (Haute-Tarentaise, Savoie) to analyze the climatic influence
on the radial growth of the silver fir (Abies alba Mill.) and the
Norway spruce (Picea abies [L.] Karst.). Ten populations were sampled
at three altitudes on two exposures (North and South). For each population,
a chronology of ring-width indices was standardized with a 7-year weighted
moving average and with a residue chronology by autoregressive modelling.
Then, correlation functions were calculated between growth indices standardized
with both methods and climate with an iterative process (bootstrap). The
climatic window used here covers 3 years, with mean monthly data of precipitation
and temperature. The summer is the most important period for the spruce,
which shows a transition along the altitude. This species is successively
sensitive to drought at the lower level (year n of ring formation), sensitive
to the previous hot summer (n - 1) at the intermediate level, and sensitive
to the cold the same year (n) at the upper level. Fir growth is favoured
by a rainy previous summer (n - 1) and a hot summer (n) at the highest
altitude on northern slopes, with a difference between northern and southern
slopes stronger than for spruce. The interspecific comparison reveals that
the fir uses soil water more efficiently and is thermophile, whereas the
spruce is more sensible to summer drought. The influence of the year preceding
ring formation appears with both methods of standardization and seems to
show a real physiological effect.
-
RESUME (French)
Une étude dendroécologique comparée a été
entreprise dans une vallée alpine de France (la Haute-Tarentaise,
en Savoie) afin d'analyser l'influence du climat sur la croissance radiale
du sapin blanc (Abies alba Mill.) et de l'épicéa commun
(Picea abies [L.] Karst.). Dix populations ont été
échantillonnées selon trois niveaux altitudinaux et deux
expositions (nord et sud). Pour chaque population, une chronologie d'indices
de croissance radiale est normalisée avec des moyennes mobiles pondérées
étalées sur 7 années, et avec une chronologie de résidus
par modèle autorégressif. Ensuite, une approche itérative
de type Monte-Carlo (bootstrap) est utilisée pour calculer des fonctions
de corrélations entre les indices de croissance normalisés
et le climat, selon les deux méthodes. La fenêtre climatique
utilisée ici s'étend sur 3 années, avec des données
moyennes mensuelles de précipitations et de température.
Pour l'épicéa, le rôle de la période estivale
prédomine, avec une transition selon le niveau altitudinal. En effet,
celui-ci passe successivement d'une sensibilité à la sécheresse
au cours de l'année (n) de formation du cerne (niveau inférieur),
à une sensibilité à la chaleur de l'été
précédent (n - 1 ; niveau moyen), puis à une sensibilité
au froid l'année même (n, niveau supérieur). Pour le
sapin, la croissance est surtout favorisée pat un été
précédent (n - 1) arrosé et un été (n)
chaud en exposition nord au niveau le plus haut où il peut se rencontrer,
avec une opposition entre sud et nord plus marquée que pour l'épicéa.
La comparaison inter-spécifique révèle une utilisation
plus efficace de l'eau du sol par le sapin, également plus thermophile,
tandis que l'épicéa est plus sensible à la sécheresse
estivale. Enfin, la réponse à l'été précédant
la formation du cerne apparaît indépendante du choix de la
méthode de calcul des indices; elle semble plutôt refléter
un effet physiologique réel.
|